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Les vignobles en Ardèche

L’Ardèche réserve de belles surprises pour les amateurs de vins. Les vignobles en Ardèche se caractérisent notamment par leur diversité – celle des sols comme celle des cépages – mais aussi par le prestige des crus qui y sont produits.

Les terroirs ardéchois couvrent trois dénominations – l’IGP Ardèche et deux AOC, Côtes du Rhône et Côtes du Vivarais ; ils correspondent à de vastes champs de vigne s’étendant sur 12 000 hectares le long de la Vallée du Rhône, entre Condrieu et Saint-Joseph au nord jusqu’à Pont-Saint-Esprit au sud, non loin d’Orange.

Le séjour au camping Ruoms est bien évidemment une formidable occasion de déguster certains des meilleurs crus ardéchois. C’est également l’occasion pour les visiteurs de découvrir les différents sites naturels qui font la richesse de ce territoire du sud-est. On pense entre autres aux gorges de l’Ardèche et au Pont d’Arc, mais aussi à la Vallée du Doux, au Mont Gerbier-de-Jonc, au Mont Mézenc ou encore aux différents « jeunes » volcans de la région.

Le département séduit également par la richesse de son patrimoine historique et culturel. Il regroupe en effet plusieurs monuments qui permettent de retracer l’histoire de la région – parfois même celle du pays – comme les églises, les chapelles, les châteaux résidentiels ou encore les châteaux-forts. L’Ardèche est également connue, qui renferment des centaines d’œuvres pariétales, réalisées il y a des dizaines de milliers d’années par les premières communautés humaines établies dans la région.

Les caractéristiques du sol ardéchois

Les vignobles en Ardèche se fondent en quelque sorte au cœur d’une mosaïque de paysages où mûriers et châtaigniers sont présents en nombre, de même que les pins, les lavandes ou encore les oliviers. Autant de plantes qui poussent pour la plupart sur des sols pierreux et secs, et qui peuvent parfois s’accommoder de terres de garrigues ou de terrasses de galets roulés.

Point de rencontre entre la syrah du nord et le grenache du sud, les vins ardéchois connaissent un franc succès auprès des habitants comme des visiteurs. Dans le sud du département, plus particulièrement, des Cévennes à la Vallée du Rhône, les passionnés s’émeuvent comme les vignerons sont fiers face à la réussite de la restructuration des vignobles – à hauteur de 70 % –, initiée dans les années 1960. Le territoire est vaste, suffisamment d’ailleurs pour que de nombreux cépages nobles s’y épanouissent, en particulier le grenache, le cinsault, la syrah, le gamay, le cabernet sauvignon ou le merlot ; la restructuration des vignobles a d’ailleurs permis à ces principaux cépages de prendre la plage de plants hybrides. Le terroir sud-ardéchois met en même temps à l’honneur le chatus, un cépage local.

Celles et ceux qui ont déjà séjourné en Ardèche, ou qui ont lu des magazines ou des articles sur les vignobles du sud-est, ont sans doute déjà entendu parler de l’association 2000 Vins d’Ardèche. Fondé en 1997, l’organisation se fixe plusieurs objectifs, notamment la caractérisation des terroirs, l’amélioration des outils de vinification, mais aussi la promotion de l’agriculture biologique ou encore le passage à l’IGP. Plus largement, les efforts que déploie l’association visent à renforcer la renommée des vins de l’Ardèche méridionale. Le Sud ardéchois produit aujourd’hui jusqu’à 13 millions de bouteilles par an – dont 30 % destiné à l’exportation – pour 1 700 vignerons répartis dans 16 coopératives et 70 caves de particuliers.

Plusieurs cépages nobles

Les vignobles en Ardèche sont riches de huit cépages blancs principaux : le chardonnay, le viognier, le sauvignon, le grenache blanc, l’ugni blanc, la roussanne, la clairette et marsanne, sans compter les cépages secondaires. À cela, il faut ajouter huit autres cépages, rouges cette fois : le grenache, la syrah, le cabernet sauvignon, le merlot, le cinsault, le gamay, le carignan, le pinot ainsi que des cépages secondaires.

Le chatus, ou l’histoire d’une improbable renaissance

Le chatus est mentionné pour la toute première fois au 16ème siècle dans les écrits d’Olivier de Serres. L’agronome s’est fait une réputation grâce à des études réalisées de manière scientifique sur les techniques agricoles ; ces connaissances, il les a vulgarisées dans son traité intitulé Théâtre d’agriculture et mesnage des champs. Le chatus – qui se caractérise notamment par de grosses grappes compactes et de petits grains d’un noir bleuté – était à l’époque cultivé essentiellement sur des terrains légers et gréseux le long du Bas-Vivarais, d’Aubenas à Bessèges.

Le chatus offrait un bon rendement et avait la réputation d’être solide. Mais à partir de 1864, un insecte originaire des Etats-Unis, le phylloxera, entraîne une grave crise de tout le vignoble européen. Concernant le chatus, le couperet tombe en 1880, l’année où il est remplacé par l’aramon.

Le cépage ardéchois tombe peu à peu dans l’oubli. Il ne disparaît pas totalement des vignobles en Ardèche grâce aux efforts de quelques familles – dont les Allamel – qui réussissent à le replanter. Malgré le tourmente que traversait le vignoble européen, le chatus est sauva in extremis entre 1880 et 1940 par des vignerons qui avaient à cœur d’exploiter le degré, la couleur et le corps de ce cépage ancien.

« Pour faire bon » : « Avant, pour faire bon, on mettait du chatus dans la cuve », disait-on. En réalité, on parle ici d’un cépage qui compte parmi les plus exigeants en France. Les vignerons de la cave coopérative La Cévenole, à Rosières, ne se découragent pas pour autant, loin de là. L’organisme a d’ailleurs remplacé avec succès le chatus, sous l’impulsion notamment de son gérant, le petit-fils Allamel, et du directeur du Centre œnologique de Vallon-Pont-d’Arc, Jean-Paul Sévenier. La cave coopérative commercialise les premières bouteilles en 1997.

Les terrasses de grès : Aussi exigeant soit-il, le chatus est omniprésent dans les vignobles en Ardèche. On le retrouve notamment sur une cinquantaine d’hectares dans les Cévennes ardéchoises, au sud-ouest du département – des Vans à Largentière. Il est également planté sur les faïsses, ces terrasses de grès sur lesquelles s’épanouissent les cépages les plus tanniques.

La cave coopérative La Cévenole assure la moitié de la production, le reste se répartissant entre d’autres caves coopératives et des particuliers. Le chatus doit son développement aux efforts d’une trentaine de vignerons, qui produisent chaque année autour de 150 000 bouteilles, dont les deux-tiers sont commercialisés en Ardèche.

Le chatus étant un cépage particulièrement exigeant, ces vignerons font preuve d’une grande persévérance. Pour produire de bons vins, il faut en effet respecter différentes étapes qui ne sont jamais aisées, comme le fait de tailler en arcature le cépage en laissant de long bois sur chaque cep attaché en arc de cercle sur le fil de fer. Le travail est si difficile que la production de vins à partir du chatus nécessite trois voire quatre fois plus de main d’œuvre que pour n’importe quel autre cépage.

Le chatus en ses atours : La couleur est l’une des caractéristiques les plus appréciées du chatus. Le cépage ardéchois est d’un grenat violacé les premières années, puis évolue vers le rouge sombre avec le temps. Au nez, l’on distingue facilement la nèfle et les fruits surmûris – voire confits comme la figue ou le pruneau à l’alcool. Les crus produits à partir du chatus s’apprécient également pour leurs notes liées à l’élevage sous bois du cépage, en particulier le tabac, le café, la vanille, le poivre et la cannelle. Ces vins ardéchois se caractérisent aussi par leur puissance et leur richesse tannique.